Rencontre avec la compagnie NANOUA

(c) sebko

 

Qui es-tu ? Que fais-tu ? Pourquoi le fais-tu ?

 

Rencontre avec les artistes de la saison pour découvrir la culture du point de vue des créateurs.

 

Nous avons rencontré Fanny Bérard de la Cie Nanoua à l’occasion de la présentation de son spectacle Kutxetan Ibilki, au rendez-vous Kultura Euskaraz, pour lui poser trois questions...

QUI ?

 

Spectacle vivant de proximité et de jubilation publique !

La Cie Nanoua fabrique des spectacles à la croisée du théâtre d’objets et de la profonde légèreté du clown. 

Pourquoi donc? Se rassembler poétiquement et se nourrrir collectivement!

Chacun.e avec ce qu'il est, son regard,  sa singularité, est convié.e à un voyage au cœur de nos humanités.
A travers la poésie du rire, Nanoua nous embarque dans son Navire Artistique pour réinterroger le réel et tenter, avec une sérieuse espièglerie, de le «réenchanter».

Convaincue que le spectacle vivant est une porte ouverte à la (re)découverte de soi et de l’autre, la rencontre avec les gens d'horizons différents n’est jamais loin de ses créations. La Cie Nanoua attache donc une importance particulière à réinventer des ponts sensibles entre les champ de la culture et du social. Ces deux terreaux du vivre ensemble sont pour elle intimement liés et fédérateurs d’un socle de valeurs essentielles.

QUOI ?

 

Nous avons entamé depuis quelque temps une réflexion dans la compagnie sur la manière de rentrer autrement en relation poétique avec les gens, décloisonner le monde culturel, aller vers les gens et s’ancrer dans le territoire basque dont la culture nous attire.

Il nous a donc paru essentiel aujourd’hui d’accueillir la lange basque dans notre répertoire afin de se faire rencontrer les deux univers poétiques du théâtre d’objets et de l’euskara.

La rencontre avec Maika Etchekopar fut déterminante et nous a permis de concrétiser nos envies. Nous nous sommes donc associées pour revisiter un projets du répertoire de la compagnie. Ainsi, Promenons- nous dans les boîtes est devenu Kutxean Ibilki.

 

Kutxetan Ibilki, Ça nous raconte quoi?

Retrouvez les infos sur la page spectacle

POURQUOI le théâtre d'objets ?

 

«Dans notre théâtre d’objets, on parle des gens. Pas d’autre chose. » Katy Deville et Christian Carrignon, Cie théâtre de cuisine

Le théâtre d’objets ouvre un champ de liberté, d’exploration et d’expression, à partir d’objets du quotidien. Le théâtre d’objet invite l’autre à raconter, à se raconter, simplement, à la frontiere de l’intime et de la fiction. C’est un cadre ouvert où tout devient possible 

A l'origine,  le choix de l'objet manufacturé ou quotidien est politique – à rebours de la société de consommation – mais il va bien au-delà. Tout droit extrait du réel, ce type d'objet est porteur d'une mémoire collective et personnelle très forte.
Ce qui nous plait dans cet art vivant, c'est sa capacité à toucher et à impliquer chacun.e. : une large place est laissée à l'imagination du spectateur, sollicitée a priori plus fortement que devant un acteur ou une marionnette. La plupart du temps, l'objet ne représente pas, il signifie.

Mais le théâtre d'objets n'est pas pour autant un théâtre d'illusion. On ne demande pas au spectateur de croire, il lui suffit de saisir les codes et d'être complice, de faire semblant d'y croire

Le théâtre d’objet est un langage, une poétique, qui peut être constamment réinventé, où le centre n’est ni l’acteur, ni l’objet, mais « la distance entre les deux ».

«Les objets, il suffit de les secouer pour que la mémoire d’une société en tombe. Pas la mémoire des grands événements, juste la mémoire de l’infra-ordinaire, disait Perec ; celle au ras de la vie».

Nanoua VS COVID-19

 

Jouer aujourd'hui, est-ce jouer comme hier? Le saurais-je demain ?

Ce que je sais et que je sens comme urgence pour moi aujourd'hui dans l'acte de jouer, c'est se rassembler, et oser ôter nos masques.
Bousculer nos (dés)ordres établis, prendre le temps de laisser pousser dans nos jardins intimes ce qu’on arracherait d’habitude, se relier à nos volcans sauvages, savourer cette chance dingue de pouvoir respirer, librement, sans l’asphyxie de la violence et de la défiance, et de ce germe de la frousse qui nous court aux trousses.

Regarder autrement, écouter autrement, aimer autrement, nos paysages intérieurs autant que les gens à nos côtés, et laisser de l’espace au surprenant, à l’ivresse.

Cheminer vers nos communs, vers ce qui nous rend puissants ensemble; ouvrir nos portes et nos gueules, construire des ponts sans levis, toujours ouverts !

Continuer à se battre pour que l’art vivant insuffle des bourrasques jubilatoires de rencontres, des foisonnements de questions, afin de toujours et encore, ré-interroger et enrichir nos réels, nos utopies, nos espaces de rassemblement intimes et collectifs.

"Chaque jour est une vie !"

 A la vôtre…

Fanny Bérard

 

Le spectacle Kutxetan Ibilki est en tournée sur le territoire cette saison !

 

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